Vous avez un enfant (voire plusieurs ?) plutôt petit, genre entre 3 et 5 ans, dont chaque phrase commence par "non", et dont les petites mains semblent possédées par un esprit frappeur que rien ne saurait exorciser ? ("- Mais ! Tu me tapes ?" / "- Non, je te tapote" / "- Mais pourquoi tu fais ça ?" / "- Parce que j'aime bien.")
Vous êtes parfois -souvent ?- désemparé(e) face à son état de rébellion permanent, et épuisé(e), tel Sisyphe, de devoir rouler, jour après jour, le rocher des cris et châtiments ? Vous avez l'impression de passer votre temps à reprendre et invectiver votre chère tête blonde ? Alors je vous conseille ma dernière lecture en date, L'autorité expliquée aux parents, de Claude Halmos.
Vous êtes parfois -souvent ?- désemparé(e) face à son état de rébellion permanent, et épuisé(e), tel Sisyphe, de devoir rouler, jour après jour, le rocher des cris et châtiments ? Vous avez l'impression de passer votre temps à reprendre et invectiver votre chère tête blonde ? Alors je vous conseille ma dernière lecture en date, L'autorité expliquée aux parents, de Claude Halmos.
Sans (trop) douter des principes d'éducation que j'ai fait miens, j'ai constaté que je doutais souvent de moi, de la cohérence de mes actes.
Pour quelqu'un comme moi, ce petit bouquin a donc eu un effet très bénéfique : je savais ou sentais déjà, instinctivement, un grand nombre des principes qu'il énonce, mais ce n'est pas la même chose de les voir confirmés, verbalisés et approfondis par une psychanalyste renommée. Ni de comprendre réellement sur quels fondements ils reposent, et ce qui, dans la nature de l'enfant, fait qu'éduquer est une tâche titanesque, jamais achevée.
Certaines affirmations me semblaient évidentes, et pourtant je ne me les étais pas vraiment appropriées :
- un enfant sait toujours quand un acte est justifié, et motivé par l'amour qu'on lui porte. Il sera toujours reconnaissant de se voir poser des limites, car celles-ci le rassurent ;
- il vaut mieux faire des erreurs que se laisser paralyser par la peur
de mal faire, et quoi qu'il arrive, il n'est jamais trop tard pour
redresser la barre ;
- faire passer un enfant d'un fonctionnement pulsionnel, mû par la recherche du plaisir, à un fonctionnement civilisé demande des efforts colossaux, pour lui comme pour ses parents. C'est cela qui explique l'aspect répétitif et laborieux de l'éducation. Bonne nouvelle, votre incompétence supposée n'a rien à voir là-dedans !
J'ai aussi constaté que je souffrais de croire, sans même en être consciente, à certains mythes que l'auteure déboulonne avec conviction :
- non, il n'existe pas d'autorité naturelle, et quiconque est convaincu du bien-fondé des règles qu'il estime devoir transmettre à son rejeton saura les lui imposer avec fermeté (fait vérifiable instantanément, c'est... vertigineux).
- non, il n'est pas possible (ni souhaitable pour la construction de son enfant !) d'être un "parent zen" en toute circonstance.
En bref, ce livre m'a permis de me débarrasser de nombreux doutes, de me déculpabiliser (autre tâche titanesque s'il en est) et de prendre conscience de beaucoup de choses (oui, la précision, c'est mon fort).
Ce soir, à la maison, comme souvent en ce moment, il y avait manif' en guise d'apéritif (1 manifestant selon la Pistache, 1 selon la police) : le peuple avait décidé de crier à la face du monde l'injustice dont il était victime (devoir se laver les mains avant de passer à table). Et de se rouler par terre, peut-être même de distribuer une baffe ou deux (je ne sais pas, je ne sais plus, je ne veux plus savoir). Le tyran sanguinaire a abattu son impitoyable sentence et envoyé le dissident croupir dans la salle de bains. Porté par un courage inouï, celui-ci a continué à crier sa colère et sa révolte, tentant de détruire la porte de sa prison (sa prison physique, mais aussi sa prison morale, oui) à coups de pieds, et précipitant les flacons de shampooing et de gel douche (symboles répugnants de la purge imposée par l'opresseur) au fond de la baignoire. Pour finalement hurler cette phrase, immédiatement passée à la postérité :
"Maman chérie, t'es méchaaaaante !!"
12 commentaires:
Tu aurais dû lui faire prendre une douche puisqu'il s'était roulé par terre. Ah, ça donne envie !
Cette phrase pistachienne est sublime ! Et tu écris bien, mon Chonchon. :)
Mot de vérif : perac. Alors hop, une petite vidéo pour fêter ça : http://www.youtube.com/watch?v=ipt3ekGv0Mo
Un seul passage de ton billet n'est pas limpide à mes yeux : "il n'existe pas d'autorité naturelle". Tu peux développer, stp ?
terrible!
je note immédiatement le nom de ce bouquin qu'il faut que j'achète d'urgence :-)
Avec une telle précision dans le langage, il ne peut être que fils de traducteur, ce bambin-là ! ;)
@ Jackie : tu m'étonnes. C'est ce que je me suis dit, en me relisant ;)
Pour ce qui est de la douche, ça m'est déjà arrivé d'y penser... mais il n'a encore jamais atteint le point de non retour qui puisse justifier de le coller sous la douche tout habillé (c'est bien à ça que tu pensais, non ? ;D)
@ Tonton : merci ! :)) Tu es fort indulgent, car je viens quand même de corriger quelques constructions un peu hasardeuses, une ou deux répétitions et une fôte. Bon, il était 01:59.
La vidéo : oh-my-god. Le pull, la coupe, la chanson, tout. Je ne connaissais même pas ce type !
Pour l'autorité naturelle... lis le bouquin ;) Bon, en résumé, l'auteure veut dire qu'il n'y a pas de gène de l'autorité, qui en confèrerait plus aux hommes qu'aux femmes, par exemple. Généralement, ces derniers se font plus respecter que leur moitié auprès de leurs enfants parce que le schéma social fait qu'ils sévissent plus facilement, et se sentent plus légitimes dans ce rôle. Rôle qu'ils endossent souvent en se posant moins de questions, parce que socialement, c'est le père qui détient, garantit et applique l'autorité. Ainsi, quelqu'un très peu sûr de lui dans sa vie de tous les jours, qui n'arrive pas à se faire respecter à l'extérieur, peut tout à fait se faire respecter de ses enfants, s'il est convaincu de sa légitimité et de celle de ses actes quand il éduque.
@ C. : merci, et bienvenue ! Joli blog !
@ Lydia : eh, eh, tu triches ;) Et son frère et lui commencent à être très forts pour nous mettre devant nos contradictions ! Il faudrait que je note...
"entre 3 et 5 ans" : tiens, j'en ai justement quelques uns comme ça chez moi ces jours-ci. Je vais tester mon autorité naturelle, tiens. Enfin non, elle n'existe pas. Bref. Très jolie phrase de chute, Chonhon !
@ Tatie : j'espère que ça te donnera de la matière pour un billet savoureux (la visite en général, hein, pas forcément le test d'autorité ;)
être sûr de soi, oui je crois que c'est important... même si on se trompe ! on a tous le droit de se tromper, le tout est d'être en accord avec soi !
je pense quand même qu'on naît avec un tempérament, un caractère (autoritaire, pas autoritaire, timide ou pas etc etc) mais que ces traits de caractère sont renforcés ou pas par l'éducation et les expériences qu'on a dans la vie ; et puis, à l'âge adulte, il n'est pas trop tard pour continuer à s'éduquer soi même (si toutefois on est conscient qu'il faudrait remédier à certains manques par exemple). sinon contente de te relire sur ton blog !
courage avec tes petiots, les miens sont un peu plus grands et j'ai un adolechiant à la maison ;) !! pas mieux, pas pire !?
OK, merci.
Le seul truc d'autorité "naturelle", pour ce qui est des hommes, est le fait que quand même, quand quelqu'un de 80 kilos te donne un ordre, tu as tendance à écouter plus attentivement que quand c'est quelqu'un de 50 kilos. C'est juste une tendance, hein. :)
Pas tout habillé, non. Prendre un bain/une douche puisque son corps entier était maintenant sale. Vous me suivez ?
Ah la la, ça me rassure, de te lire... Faut que je me fasse ce bouquin car ici c'est dur certains jours !!
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